La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

samedi 11 septembre 2010

Muet sous le toit

N’ignorant rien des catastrophes promises, je fais pourtant réparer mon toit, épuisant ainsi les veines d’ardoise de l’Espagne (c’est terminé pour Trélazé). Espérer que ça tienne, que les lames de pierre noire résistent aux tempêtes annoncées (je n’ai jamais désiré les orages). Tenir là, au moins, puisque tenir discours, comme on disait jadis tenir terre, m’est impossible : la terre manque, et les mots, fausse monnaie, n’ont plus cours entre nous. Il n’est que de voir crier les pauvres quand nous devrions les entendre pour le mesurer. Parler ne sert à rien s’il n’est personne à entendre, parler ne sert qu’à préparer des crimes, justifier des assassins. Mieux vaut réparer son toit, en espérant qu’il tienne.

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