Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

dimanche 5 mai 2024

Anarchie du jardin

 Il pleut encore ici comme depuis des mois, mai n'y fait rien tant pis, j'écris sous deux lampes, le poêle rougeoie, dehors l'herbe a tout envahi, c'est très vert ici, vert et gris, les chats dégoûtés dorment sur les fauteuils, il ne fait ni chaud ni froid, il pleut, c'est comme ça. Le jardin s'est ensauvagé, moins que le monde cependant, sont stupéfiants les enragés, s'en tenir loin si possible, et tolérer les herbes folles et les orties, cette sauvagerie-là, ronciers conquérants, bambous hors de contrôle, lierre proliférant, on s'en accommodera et l'on accueillera avec reconnaissance les abeilles, les papillons, les libellules bleues vrombissant au dessus de la mare, il est aimable le désordre, chaleureux le foisonnement qui fleurit, insensé, cette anarchie-là, oui, décidément.