Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

jeudi 30 septembre 2021

Peau de lapin et patte de chat

 C'est un pli dans le temps qui passe, un chat s'étirant au soleil sur mes papiers qu'il froisse, la chatte se lèche couchée sur Pantagruel et d'un coup de patte fait tomber Gargantua, pourquoi? Plaisir de chat. Il fait bon ce matin les chats voudraient sortir, ne veulent plus, sont bien là sur mon bureau dérangé, Pantagruel à son tour est tombé, je ne les laisse pas sortir, j'ai vu un lapereau ce matin par la fenêtre de la salle de bain, s'ils sortent pas de lendemain pour le petit lapin, alors qu'ils dérangent mon bureau ne me dérange pas, dérangé c'est bien, c'est doux, c'est le chaos du monde mais atténué et le Destin plus si terrible s'il se résume à la fantaisie d'une patte de chat.

mercredi 29 septembre 2021

Le vent se lève

 Le vent se lève, il n'est plus temps, que ceux qui ont des enfants leur demandent pardon, les enfants vont tenter de vivre comme il se doit pour des enfants, le pourront-ils seulement? Le vent souffle sur les braises, les champs de blés tapis ardents, les forêts en torches fulminent, mais bonnes vacances au bord de la mer qui monte et mord les rivages et nos falaises blanches cariées de valleuses qui promettent des effondrements. Il n'est plus temps de rien du tout, dérision des gestes qui sauvent, nausée devant les charlatans dont les mensonges glissent sur nos vitres  poudreuses, dont les haines furieuses appellent à l'incendie quand déjà tout brûle à l'entour, autodafés que vent attise, le vent se lève il n'est plus temps.

lundi 27 septembre 2021

Sale Histoire

 Il faudrait des vents résolus, une mousson torrentielle pour que tombe du ciel non la merci d'un dieu -les dieux ne tombent pas du ciel, ils s'accrochent aux cintres du théâtre où nous inventons nos peurs- mais au moins l'occasion d'un nettoyage à grandes eaux des brûlis de l'été, des brûlures du passé, de la bile des haineux, du dentier des rancuniers à l'haleine faisandée, j'arrête d'énumérer, il faudrait tout noyer, nous n'aurons jamais assez d'eau, et quelle colombe au bout du ciel, et quel ciel pour éclairer quel rameau d'olivier, et quel dieu inventer qu'on puisse croire s'il nous permettait de tout recommencer? Sale Histoire.