La nuit je lance des pierres sur des volets fermés
La nuit je brise la course des phares
Depuis l’ombre de la forêt j’aveugle
La nuit je crie dans le sommeil des vieux
Comme si ma vie en dépendait
Je caresse les arbres
Je m’allonge dans la rivière
La nuit je cours derrière les bêtes
La nuit j’aimerais mordre
et ma bouche se ferme
Dans un goût de feuilles
D’humus d’herbes sèches
La nuit je laisse la pente en décider
Je la suis je ne sème ni cailloux ni signe
La nuit me mène
Et la hulotte coupe ma route de gauche à droite
Et je ne sais ce que l’augure dirait du vol
De l’aile qui frôle ma tête
La nuit je fatigue l’eau des mares
Il s’agit de troubler la lune
Il s’agit de brouiller le cercle
Je veux de mon bâton noyer tout Pythagore
Que jamais jamais les corps ne remontent
De la vase de mon rêve où ils veillent
Yeux ouverts
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