Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mercredi 11 juillet 2018

Retour de juin

Et puis la ronde a repris, les jours rallongés, et vos visages disparus, les rides sur l'étang glauque, les ronds dans l'eau qu'effleurent les pattes de libellules, les ailes de cousins, vos yeux fermés mais la lumière revenue que vous ne voyez plus, voilà. Il a tellement plu que les rivières ont débordé, j'ai traversé la Risle en crue, la crue n'a duré qu'une journée. Voilà que ton fils est rentré de Californie, de Chine, de Corée, je ne sais plus très bien. C'est un jeune homme mince comme un chat qui a beaucoup chassé -rassure-toi, ça va. Il est toujours un pas de côté, il confond courgette et concombre, un peu à distance du monde mais voilà c'est bien lui, ce fut bon de le voir rire et manger, de l'entendre raconter sa vie, il prend des cours de chant lyrique, il apprend le mandarin, il travaille beaucoup, il est peu payé, il repartira à la fin de l'été, il rit avec Tanguy, on boit un verre de vin, de l'Irancy mon préféré, tu l'aimais bien je crois, ton fils aussi l'a bien aimé.