La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

vendredi 26 novembre 2010

Trêve

Il reste encore à injurier le monde, et le poing qu’on serre il pourrait servir à cela même qui nous répugne, et la violence n’être plus seulement signe, et les saignements qui nous atterrent attester tout au moins que ce qui fut donné le fut vraiment, sans triche, comme dans ces cours d’école où l’on se battait pour de vrai lorsqu’on avait trop mal, pour de faux quand on voulait jouir de l’odeur des autres et rire avec eux du petit théâtre des peaux frottées.
On pourrait faire mal à son tour, on pourrait cogner dur, on aurait des chances de gagner, puisqu’à force et sans joie, dans la patience des plaies, on sait attendre, on sait rendre.
Or certains soirs, c’est la fatigue qui l’emporte, et les sourires duplices on décide d’en être dupe, que les cons demeurent ce qu’ils sont… Surtout qu’au moment précis où l’on allait partir en guerre, le bras de l’aimé nous retient, d’une douceur toujours miraculeuse, et voilà le combat différé, et voilà que l’amour des hommes s’éloigne de Lacédémone, et voilà que je t’aime, et j’aime mieux ça.

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