La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

mardi 2 novembre 2010

Flor do mar

Encore faut-il que la mer prenne la fleur qui lui fut jetée, qu’elle l’entraîne au cœur des marées, que le nœud des courants la tienne frêle sur la crête des vagues, et qu’elle infuse doucement, or du pollen, goût de safran tout le long des plages où l’on prie la déesse. C’est un pays de plages, on s’y tue en dansant.
Rouge l’hibiscus des menstruations vaines, blanche la tresse de jasmin : Il est une fleur pour chaque malheur, à la déesse on peut tout confier, le viol qui vous fit putain, la corde de guitare brisée, l’enfant qui n’est jamais venu, la déesse peut tout entendre, pourvu que la mer emporte la fleur loin de la grève. Elle peut tout comprendre, la déesse, intercéder, s’il le faut, auprès de la Vierge Marie, elle a très bien connu le Christ, à ce qu’on dit.
Verse un verre de rhum sur l’autel des Lares, lave d’eau de Lourdes la fleur que tu vas jeter. Pourvu que la mer la prenne, ta prière sera exaucée, la déesse peut tout entendre, la déesse peut tout apaiser, si elle accepte ton offrande, elle colligera sur le sable les restes de ta vie pour en faire un collier.

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