La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

mardi 19 octobre 2010

Acanthes

Il dit qu’il couvrirait son corps d’acanthes, que dessiner c’est aussi ça, promettre ce qu’on ne tiendra pas : pardonnons au menteur qui promet la beauté. Feuilles d’acanthes au feutre vert, l’enfant déborde et c’est tant mieux. Regardons décillés ce qu’augurent les dessins des amants, les coloriages des enfants (Michaux dit : les commencements). On y lit les guerres, les conquêtes, les cadeaux des rois-mages. Des pères énormes avec d’énormes mains menacent l’horizon dont le soleil pâlit. Une mère à la robe triangulaire ressemble à la maison même, même triangle pour le toit. Son corps d’acanthes, il a dit ça, je couvrirai ton corps d’acanthes. Couronnement ? Funérailles végétales ? Et si ce n’était pas sa feuille ? Dans un drap de bain, blanc se tient l’enfant qui, César, prête vie, ou non. Lauriers dont l’enfant ceint le front de qui saura bien lui chanter les chansons qui l’endormiront. Sous un manteau de feuilles d’acanthes. Patiente la mère les broda. Le père ne pouvait pas : trop gros les doigts pour manier l’aiguille. Ces doigts que l’enfant dessina.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire