Les arbres naissent de l'ombre et l'ombre des arbres. C'est la ronde des futaies sombres, des mousses vert bouteille et de l'eau noire des mares où hésitent à tomber les feuilles qui tardent à jaunir, c'est la ronde des taillis obscurs que rompt le soleil attardé qui perce la canopée, dessèche les moiteurs fécondes, invente d'autres corruptions, génère des théories de larves au mois où les premiers gels devraient poindre, mais non. Les cèpes sont nombreux mais pourris de vers, les pommiers déboussolés fleurissent tandis qu'on prépare un folklore de sorcières et de potirons sous un ciel d'été. Les arbres meurent de chaleur, nous suffoquons un peu, nous cherchons l'ombre née des arbres qui meurent, nous voudrions dormir en paix mais nous allumons inconséquents le grand incendie spectacle ultime de notre effarant théâtre.
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