La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

lundi 29 avril 2013

Trappeur d'enfance

Je voulais juste partager le soleil de mon ventre, l’échanger contre des peaux et des fourrures, passer par la forêt broussailleux moi aussi. J’ai quitté les plaines, oublié jusqu’au nom des villes, aux couleurs des murs. On avait trop bercé mon enfance, mené dans trop d’églises adorer trop d’impostures. Je voulais me faire sauvage et manger la viande crue à même l'os du gibier, dormir à la fourche des arbres, m'allier aux loups, traquer les lynx, faire l'amour en passant. Des hivers interminables à tresser des mèches d'or, pour partir au dégel forcer des grottes et découvrir en leurs eaux noires des poissons aveugles. James Oliver Curwood, vous me vengiez des chloroses catholiques et des horizons bornés d'Europe. James Oliver Curwood, je n'ai pas mordu la chair crue des bêtes ni pêché le saumon des torrents à la façon des ours, mais je vous remercie des appétits que je vous dois.

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