La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

samedi 12 mars 2011

La bête en nous

Nul ne sait ce qui mugit passés les arbres révélés dans le pinceau des phares, et l’odeur qui par nappes s’épand comme un brouillard en mai, moi non plus ne l’assigne à nulle glande bien que par rumeurs, par remugles, le mot fauve vienne se rabattre, tel un ressac que repoussent les gens sérieux, ces rocs.
N’importe ! il existe un bruit, une puanteur, et qui les perçoit, pour peu que les ombres griffues des arbres se prêtent au théâtre de sa peur, il ne saurait les résoudre ainsi.
“ Sommeil je veux, sommeil serein ! ” implore-t-il noué dans les draps d’où surgit, sitôt passé le seuil, la manière de hurlement qui le hante dès que la lampe n’éclaire plus par-delà la croisée l’orme mort à l’automne ; la pestilence les imprègne, tannerie, sperme, urine tout ensemble.

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