La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

jeudi 10 mars 2011

Charlotte philosophe

Au bout d’une heure, Charlotte en est à sa troisième boîte de smarties. Les pilules bigarrées parsèment son sujet de philo : la raison a-t-elle des limites ? Avec les smarties, elle trace sur la feuille des figures géométriques. Un grand souci de symétrie : les couleurs se font face. Charlotte redouble sa Terminale, Charlotte, dit-on, vit avec un gendarme et s’ennuie à Quillebeuf. Elle ne sait pas très bien ce qu’elle fait là, ça non elle ne sait pas très bien. Elle détruit les figures en mangeant les smarties. Elle a dit, voici une heure, découvrant le sujet : « Encore la raison ? » Elle éprouve les limites de la boîte de smarties, dévore les constellations, les épuise d’un bâillement. Reste le paquet de Galettes Saint-Michel, déjà bien entamé. Tiendra-t-elle les quatre heures ? Sera-t-elle écœurée ? Charlotte regarde par la fenêtre, du côté d’Intermarché. Charlotte n’a pas la nausée. Peut-être elle rêve au rayon confiserie, peut-être elle pense. Les idées viendront comme la pluie tombe. Peut-être, dans la tête de Charlotte, une pluie de smarties.

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