Afin qu'il ne reste rien ni de l'air ni du refrain ni de ta mèche épi, ni de tes jambes comme ciseaux s'entortillant dans l'élastique de l'enfance, de ton enfance se défaire afin que vivent les vivants peut-être faudrait-il admettre que tu n'es plus rien je ne peux pas, m'y résoudre impossible j'ai ta voix dans ma tête, tu chantes faux c'est bien toi je ne peux pas ta voix résonne en moi je suis l'escalier d'un château vide. Il faudrait peut-être renaître, ça serait plus sain, une vie sans toi sans le poids de ta mort, on ferait semblant de rien pour qu'il n'en reste rien, la peine un mauvais rêve, on s'en souvient à peine on a dormi toutes ces semaines on ne se souvient de rien. Celui qui se souvient sans doute il le veut bien qui marche sur des cendres chaudes, se trace un chemin de corne brûlée, sachant combien sont comptés ses pas de l'aube à l'aube s'en aller sur place, laisser la place enfin, s'effacer, qu'il ne reste plus rien.
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