Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

jeudi 4 juin 2015

Mitoyens

Parler de Villepreux, tu sais, tu te doutes bien, c'est revenir aux douze années constitutives de ce nous que ta mort a dissous. De 69 à 81, entre de Gaulle et Mitterrand pour faire court et faux et what's the fuck, pendant douze ans de notre enfance jusqu'à mon bac, nous avons habité la maison mitoyenne, 8 rue du ruisseau Saint Prix, et ces années furent interminablement courtes, et ces années nous fondèrent et nous fêlèrent et nous fédérèrent, et comme la maison mitoyenne, siamois, nous nous sommes adossés, et bifides, nous avons fait face. Tant que nous fûmes côte à côte, dos à dos, main dans la main qu'importe: ensemble tu ne craignais rien. Ce nous dont je parle, qui nous fit partager voitures et poupées, qui nous fit oublier les postures, les genres, ce nous j'en ignorais la cause, mais d'évidence le gros bébé s'était mué en petite fille aux cheveux courts dressés d'épis, et sœur elle m'était proche et c'était bien et c'était toi et c'était tout.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire