La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

dimanche 1 juin 2014

Se vautrer

Il n'y aura -il faut le dire ainsi, il faut restreindre à la façon des pauvres- il n'y aura plus que des listes de manques, et nous tuerons pour des mots creux, pour des objets sans objet, et nous ne jouirons plus d'embrasser ni d'étreindre, car entre nos bras rien, ni chair ni peau ni cuir ni poil ni cheveux ni dents: pauvre c'est embrasser du vent, pauvre c'est respirer son propre vide.
Nous serons tous pauvres, pas de la belle pauvreté de l'évangile -dieu aussi c'est du vent- nous serons tous pauvres de l'épuisement du monde, d'avoir fouillé les champs retourné des forêts de nos groins tièdes pour quelques truffes, pour quelques traces, pour le souvenir d'une odeur. Nous sommes les sangliers sales, les porcs mélancoliques à la bauge asséchée.

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