Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mercredi 15 octobre 2014

Ta faute

Tu aurais pu faire en sorte que cela passe, tu aurais pu nous laisser le souvenir d'oeufs turquoise et d'oiseaux surpris, de lièvres palpitants au gîte, de claques de congres convulsés au fond du zodiac, mais non, cela non plus tu ne l'as pas voulu.
Tu aurais pu faire retour, dire le mot magique, nous délivrer du mal, c'était à toi de le dire, à toi de réparer, mais non, cela non plus, c'est con, tu n'as jamais su dire pardon.
Si ce que je crains advient, je te plains, s'il advenait alors pire que le malheur dont tu nous as marqués, il n'y aura plus de glace où te regarder, plus de grâce, il n'y aura plus que ta faute inscrite sur ton front d'infâme, plus que ta faute impardonnée faute d'avoir demandé pardon.

C'est moi qui pleure à toutes les chansons, c'est moi qui viens trop tard à Nantes, moi dont dont le nom flamboie Boulevard des Capucines, c'est moi qui devrais rendre grâce que tu aies à ce point manqué, car marcher sans toi suffit à marcher droit, vaincre le signe indien du labdacide, devenir l'indien contraire de ton vice, marcher à ton revers pour revenir à l'origine et demander pardon pour toi.

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