Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

dimanche 17 mars 2024

Pas de mais

 Lorsque nous aurons fait le tour du monde, de la question, du pâté de maisons, lorsque fatigués jusqu'en nos dimanches, nous nous assoirons  pour écouter le temps passer dans la rue comme dans nos artères, et nous rirons de nos dernières dents au souvenir de nos passions vaines. On croyait qu'il serait possible de voler le feu, de nos propres ailes, se brûler un peu, tomber dans la mer et nager la brasse sans couler, s'enfouir sous les cendres des visages aimés mais n'en pas mourir. Or il n'y a pas de mais, comme disaient les mères pour faire taire les enfants raisonneurs, pas de mais, pas d'échappatoire, et foin des modalisateurs. Dans cette fatigue au fauteuil, demi sommeil, demi deuil, s'aviser du poing refermé qui nous tient et nous serre les côtes, la gorge, les couilles -à chacun son enfer- jusqu'à ce que Tanguy survienne et propose qu'on sorte, on s'en sort en sortant, pas besoin de la mappemonde, on se contentera d'un tour sur la côte, de jardin, d'un passage à la pépinière, promesse de lupins, parfum de chèvrefeuille et feuilles de verveine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire