La nuit grandit, c'est de saison, mois sombres, fruits rares, racines déterrées, nous y tendons n'était le temps, cette chaleur dont on s'effare: les oiseaux chantent, certains nidifient, les plantes s'égarent qui refleurissent ou qui bourgeonnent, c'est un chaos doux qui s'empare de nous dont nous craignons à raison qu'il aggrave tout, tout, on ne sait pas très bien nommer, mais on pressent des crues et des tornades, des côtes érodées, des cyclones tropicaux sur nos campagnes tempérées. N'était le temps, la tempérance perdue si tant est que que jamais tempérance il y eut hors la liste des vertus dont il nous faut désespérer. Notre appétit nous tue, notre soif de poivrots nous dessèche, et quand aurons mangé et la pulpe et la graine, et le lard et la viande, quand nous aurons bu tous les vins et toute l'eau des rivières, c'est notre sang que nous boirons notre chair que nous mastiquerons, dans une communion amère.
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