La pluie strie la vue, floute les petits carreaux des fenêtres qui s'embuent, les chats rongent leur frein, Pamina lovée sur le paillasson entre deux godasses boueuses, s'endort résignée: ce sera une journée sans oiseau à saigner, une journée grise comme le ciel, à oublier. Il pleut de la lumière sur les papiers de mon bureau, j'écoute la Guiditta de Scarlatti, il faudrait songer à préparer le déjeuner, mais j'ai une flemme de chat, pour un peu je m'allongerais moi aussi, vieillir c'est consentir aux siestes, pour un peu je couperais la chique à Judith -on sait comment ça finit- et j'irais dormir bercé par le son de la pluie qui crépite sur les feuilles tombées. Mais monsieur l'appétit commande, je me résous à cuisiner.
Le ravaudeur n'a pas collecté toutes les pièces du puzzle. Le ravaudeur ravaude, j'entends par là qu'entre les morceaux de sa peine il suture, et que suturant il renonce à l'unité de ce qu'il rassemble et sa tâche c'est de faire tenir ensemble, et son travail un manteau d'Arlequin.
La ville au bord de l’eau
dimanche 6 novembre 2022
Paresse
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire