La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

lundi 28 août 2017

La tête haute

A Houlgate il faisait bon hier, jusqu'à l'eau presque tiède, réchauffée par les sables franchis par la marée, tu savais ça aussi, un souvenir de tendre enfance: ici en Normandie, l'eau n'est pas bonne tous les ans, mais lorsqu'elle l'est c'est maintenant, lorsque août tutoie septembre sur la côte fleurie. Je me suis baigné, j'ai nagé, séché dans la lumière de fin d'été, les parisiens parlaient de retour, n'avaient pas envie de rentrer. Ce sont ces moments-là qu'il faut guetter, saisir, comme vivante tu savais le faire, comme malade tu le sus mieux encore: je n'oublie pas la leçon, et moi qui n'étais pas amateur de baignade je nage quand je le peux, et chaque brasse m'évoque les tiennes, celles où petite encore tu tendais le cou pour ne pas mouiller tes cheveux, tu avais des brassières gonflables, ton cou tendu interminable, des épis blondis par le sel. C'est à ces brasses que j'ai pensé hier, à ce qu'elles disaient de toi petite fille fragile et fière, d'une dignité blessée, d'un port de reine aux cheveux trop courts.

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