Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

samedi 1 juillet 2017

Ca se lève

Le retour de la pluie ne m'ennuie ni ne me réjouit, c'est sur les ardoises le petit bruit de l'ouest, si elle n'était morte maman aurait dit je vous assure que ça se lève, nous aurions souri, sous la pluie, un peu transis, les pieds sur le sable jauni de l'averse à regarder la mer salie par les nuages noirs, bleu-gris, les vagues vertes gercées par la herse de la drache (ce n'est pas un mot d'ici, mais il cingle comme il faut, il glace et hache, c'est ainsi qu'il pleut aujourd'hui). Ca va se lever, ça se lève répétait maman, bien seule à y croire sous les nuages noirs, comment occuper les enfants, il y en avait des compagnies, des grands, des petits, les siens, des neveux, des cousins des amis, les emmener à la crêperie, sortir les jeux de société, Mille Bornes, Scrabble, Monopoly, les jeux de cartes, pas de disputes, pas de cris, maman jouait, tu gagnais toujours, elle perdait joyeusement en regardant de temps en temps par la porte-fenêtre, prête à l'ouvrir au premier signe d'éclaircie et nous envoyer prendre l'air.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire