Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

vendredi 14 juillet 2017

14 juillet, pour inventaire

La nuit dernière j'ai entendu les pétards des feux d'artifice, d'où venaient-ils? Pas du village, et peu importe. J'étais à moitié endormi, j'ai pensé au Croisic où nous allions en famille crier à la belle bleue, après avoir guetté sur la petite télé de la villa de pierre la silhouette du père sur ses engins blindés, il était militaire il était cavalier, il fallait être fier du père qui avait tué, il était officier, il était décoré, colonial et amer le père qu'on admirait, qu'on guettait dans le défilé sur ses E.B.R.. Pour toi nul ne savait, pour la guerre c'était à peine plus clair, il avait gardé des clichés, des morts aux visages de berbères, des morts aux mains de bergers, des morts aux yeux ouverts de fusillés, il a fallu attendre bien des années bien des leçons d'histoire pour y voir plus clair en effet, savoir de qui on était né, une manière de meurtrier, d'exécuteur de corvée de bois, qui fut inculpé pour avoir tué pendant la trêve, qui fut décoré un 14 juillet par un de ses pairs qui m'a montré sa queue et qui m'a demandé Comment va ta mère?. Je n'aime pas tu sais les 14 juillet, je n'aime pas la Marseillaise, je n'aime pas les militaires, ni ceux que la mort fait bander.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire