La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

dimanche 9 avril 2017

Retour sur rameaux

C'est à n'y pas croire mais, vois-tu quand je me retourne, un dimanche des Rameaux, avril rit comme jour de mai, comment est-ce arrivé, comment imaginer qu'un jour je me retourne, me sois retourné mais en quelques années la vie s'est arrêtée, je me suis retourné mais tu n'étais plus là. Petite, tu étais toujours à moins de deux pas de moi parce qu'à deux pas de moi le père n'osait pas, je ne me retournais jamais, je savais que tu étais là, je ne savais pas pourquoi. Nous aimions Pâques et les œufs dans le jardin de Honfleur où le grand père désœuvré jouait à Merlin l'enchanteur, mais mieux que les œufs s'étourdir en roulades sur la pelouse en pente rouges comme pommes d'api, verts de la reverdie, et briser dans nos élans le parfum des lilas doubles, écraser du muguet, froisser du cassis-fleur. Que ne reviens-tu avec le printemps t'ennuyer avec moi dans le jardin pentu de la maison bourgeoise dont nous ne sortions pas? Que n'es-tu à deux pas de moi?

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