Ca revient, je sais bien, mais rien pareil, la lumière ce matin simule le printemps, ou peut-être ne ment-elle pas, peut-être le réchauffement en est déjà au point où le printemps c'est maintenant? Un printemps de brouillard rose, un printemps de particules en suspension dans l'air, il n'a pas tant plu que ça cet hiver, un printemps sans toi qui n'a même pas beaucoup toussé, un printemps à bout de souffle, d'arbres japonais en fleurs, de jonquilles dans les fossés, tu n'avais pas beaucoup toussé. Aujourd'hui l'anniversaire de Fukushima, un article dans le journal, une chronique à la radio, rien de nouveau sous le sarcophage, les robots sortent irradiés, on ne sait pas quoi faire du mausolée de notre orgueil. Tu sais -tu ne sais pas- je déteste mars où naquit le père où tu mourus, un mois de catastrophes, de tsunami nucléaire et d'éruption boréale. Ca revient, mars est là qui te vit mourir tu ne reviens pas.
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