La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

mercredi 30 décembre 2015

Inventaire de Noël

Aimions-nous tant Noël? Je ne m'en souviens plus. Aussi loin que je me rappelle, ce fut Honfleur dans la nuit du jardin qui trop boueux nous était interdit, la nuit recommencée jusqu'au cœur du jour indécis. Je me souviens mal de Noël comme si tous les noëls empilés s'étaient annulés, et plus personne désormais pour m'aider à faire le tri, faire lumière dans la nuit. Même nos premiers noëls légos poupées dînettes voiture téléguidée, je m'en souviens à peine, est-ce si important, en serais-tu peinée? Un sapin certes, une guirlande de pères noëls en papier découpé, la première guirlande électrique -pas de celles qui clignotaient, mais elle avait des cabochons de plastique qui imitaient l'involucre des noisettes. Ce que je revois mieux, c'est la crèche démesurée, les rochers de papier crèche savamment scotchés, le lac où nage un cygne -le lac un vieux miroir où le cygne est posé. Le père prenait prétexte de la crèche pour disparaître dans les bois sombres, dont il sortait le panier plein de mousses, de bruyère et de lichen, les mains écorchées par le houx, et la maison d'un coup sentait l'humus. Non que le houx manquât dans les bois des coteaux, mais il fallait trouver ceux dont les branches luisaient des baies rouges que le folklore exige. Le gui ne le requérait pas, trop commun, foisonnant dans les vieux pommiers du verger près de la maison de Denise, à peine prenait-on le temps d'en couper une boule -c'était un peu païen, pas trop le genre de la maison.

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