La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

mardi 15 février 2011

Blond comme Esaü

Tu parles à la façon du Nord, le moins possible. Tu voudrais qu’on te comprenne au moindre signe, un hum-hum, un sourire, une moue, et l’on te comprend, hélas. Petit garçon dans un grand corps, habillé en petit garçon, tu as des colères d’enfant, de maître du monde, que tu réfrènes cependant : tu es fier de montrer que tu es bien élevé. Peut-être as-tu, aussi, secrètement, dans ce corps de petit garçon qui pense convenablement et vote conservateur, la peur d’être privé de dessert. Blond comme Esaü, aucun chagrin –que tu as gros- ne résiste au repas.
Tu aimes une mère sèche comme une algue sur la plage. Elle a compris qu'à ne jamais te regarder elle te maintiendrait en enfance. Elle t'y maintient en effet, toi qui guette les signes d'un amour dont tu manques, qu'elle deale et que tu payes, heureux de l'ombre d'un sourire, quand elle ne sourit qu'à elle-même, dans l'ombre de son propre souffle.

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