Nous sommes partis au sud avant qu'à son tour il ne brûle et qu'on y pleure les villas calcinées des riches, on y a vu la belle lumière, les élégants musées, les oliviers qu'on croirait millénaires, Menton, ses citronniers, pas de doute, ça va brûler. Au retour, retrouver la mare prise par le gel, les herbes vitrifiées, le brouillard qui ne se lève guère, heures sans fin de l'hiver, désespérer du jardin. Brûler les bûches dans le poêle, particules fines, je sais bien, je me blottis comme un vieux chat, le jardin je n'y vais plus guère et c'est à tort: pointent les perce neige, les boutons d'hellébores. L'eau de la mare baigne le pied du laurier. Il faudrait que ça baisse un peu, il faudrait un peu de soleil, quelques signes de vie, un écureuil dans le cerisier. Il faudrait que la vie soit tempérée, qu'on ne se noie ni ne se brûle, nous n'en prenons pas le chemin, je ne sors plus dans le jardin.
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