Le ciel nous a rejoint qui rase les haies, les terres à nu, l'eau débordante de la mare. M'est tombé sur le dos, le ciel, bas et lourd, je le confirme, un brouillard d'il y a cinquante ans, ces jours-ci il ne fait pas jour, le ciel tombe et voilà, la nuit persiste, des nuances léonines, il fait si gris qu'on se serait pas surpris de trouver la mère de Whistler assise dans la cuisine, elle n'y est pas, dieu merci. Le ciel sur le dos, on lit, on a pris au hasard une nouvelle de Jünger, on l'aimait bien le raide prussien jadis, on en est moins dupe aujourd'hui. Chez lui on médite, on est servi par des domestiques, on considère la catastrophe à venir, on en reste interdit, on rêve d'une élite qui peut-être, éviterait le pire, elle n'a rien évité du tout l'élite, et le pire reste à venir. La nuit est tout à fait tombée, il faut fermer le livre, faire chauffer l'eau du thé, reprendre la lecture: d'un coup de couteau Gaspard le lorrain vide une morue noire et rince le poisson dans l'eau grise de la mer, sans rien dire, et somme toute cela vaut de le lire.
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