La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

lundi 20 mai 2024

Potager

 Il n'y avait pas de potagers dans les jardins bourgeois de mon enfance, fruitiers, verger passe, mais les rangs de poireaux , les semis de radis, les histoires de lune montante, ce savoir d'almanach et les dos cassés des vieux qui binaient leurs carrés pas question, cela sentait le pauvre et l'effort, seule exception les rames de haricots entortillées de lianes, enfants nous n'aimions pas  trop ça les haricots verts, les enfants sont difficiles soupiraient mère, tantes ou grand-mère, et d'évoquer la guerre, les topinambours et les rutabagas, fallait pas faire les délicats en ce temps là. Mais  voilà qu'on y a goûté, qu'on a aimé -pas les rutabagas, il faut rester honnête- et quoi de plus fin, quoi de plus délicat que le topinambour? - elles avaient tort les vieilles chipoteuses.

Tanguy a placé des piquets, retourne le carré, donne forme au potager où sont déjà plantés deux pieds d'artichauts beaux comme des chardons gris. Dans des petits godets patientent des promesses de courgettes, de poivrons, d'aubergines, de courges et de potimarrons. Les haricots attendent un treillage où ils se mêleront aux concombres du Mexique. Un potager sans semis de radis, sans porette repiquée, ans carottes, sans patates, et sans topinambours: on ne déterrera pas, c'est ainsi décidé, un potager un peu bourgeois, somme toute.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire