Il a bien plu, il le fallait, le vent a brisé des têtards -le saule ça casse aisément, les troncs creux c'est fragile. Ce matin cependant on l'a su dès le chant des oiseaux, une accalmie, le soleil donne sur les carreaux, frappe les meubles et le pavé rose de la salle. Les chats sont sortis jouir de la tiédeur, les fleurs nous signifient le retour du printemps, on voudrait se dire que tout va bien, que c'est mars en effet, jours rallongés et pluies glaciales, mais ce qu'on lit nous détrompe, les pluies sont très insuffisantes, cet été sècheresse assurée, il faut se préparer dit-on, quatre degrés, le ministre s'inquiète des remonte-pente, on nous dit sans frémir que Paris vers 2030 aura le climat de Séville, je pense aux villes basses aux vallées submergées, aux iles englouties, je regarde le jardin, il faudrait le préparer, on ne sera jamais prêts, je m'en fous des remonte-pente, il faudrait planter des arbres, des chênes de Hongrie, des essences adaptées, c'est un peu tard pour cette année, je regarde la lumière traverser le bureau, frapper des livres, rien ne brûle encore, cela ne saurait tarder.
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