Enfant le jour de la rentrée tombait sur ton anniversaire, coup du sort et fatalité tu te plaignais d'une galère où le bruit de la craie couvrait l'odeur des bougies roses du gâteau désenchanté. C'est ainsi que tu m’apparais, ma sœur de septembre, alors que le jour baisse sur des averses froides, tu portes une petite jupe de trousse-pète et l'épi blond qui rompt la ligne de tes cheveux courts dore comme une gerbe oubliée, une grappe au bord du Rhin, un vers tremblant d'Apollinaire. Tu portes un sous-pull synthétique, rouge vif ou blanc cassé -ce qu'on suait sous ces mailles serrées dont on couvrait alors tous les enfants modernes- et tu cours les genoux dedans sur quelque marelle de craie, et le ciel t'est promis, et tu tricotes de tes gambettes de trousse-pète une dentelle d'élastique entre deux copines aux jambes d’allumettes école Jean Rostand à la Haie-Bergerie, tu as sept ans c'est ton anniversaire et le ciel t'est promis au bout de la marelle.
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