Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

lundi 9 décembre 2013

D'une évidence

C'est avec angoisse que je vois le monde se plier à mon vocabulaire -my vocabulary did that to me dit Spicer qui en meurt- comme si simplifiée par la catastrophe, je tenais la terre entière dans la main caleuse de ma pauvre grammaire. En sommes-nous là? Pas de quoi se fier à, pas de quoi être fier. Seul et chauve à l'échelle du monde qui se meurt, ce n'est pas l'harmonie dont j'avais rêvé non, mais celle qui s'impose en toute finitude. Cette prose, elle me déplait. Je me serais voulu fauve dévorant le foie des dieux, mais carnassier fatigué, c'est las que je remâche la charogne.
C'est avec angoisse que malgré moi s'opère l'anatomie du monde -te voilà disloqué jusqu'à l'incohérence, busy old fool! C'est avec angoisse, c'est sans jouissance que le chant du monde s'accorde à la fin des sirènes qui maintes à l'envers se noient dans ce toast porté de la main gauche.

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