La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

mercredi 19 janvier 2011

L'inconnaissable

Quand tu dors, des chevaux courent vers la rivière du lit. Ce qu’ils y boivent, les fièvres qu’ils y calment, les frissons qui les parcourent alors, voici bien le monde qui m’est refusé par tes yeux fermés. Ta peau c’est douceur d’enfance, goût de crème à la noisette, ta peau c’est la frontière dont il faut me satisfaire. Illusion de tes muqueuses, c’est encore ta peau, plus douce encore, plus humide, mais ta peau, ta peau de l’intérieur, qui protège ton royaume dont je ne sais rien. Peut-être, derrière tes paupières, un archer qui sent l’humus, un chien à l’œil rouge, un jeune homme un peu trop blond, ta mère assise sur un canapé de cuir, des tableaux sur Excel, je n’en sais rien. Peut-être suis-je dans le jardin dont tu rêves, roses trémières, delphiniums… Je cueille un bouquet, qui sait ? Je veux un cerisier où les merles picorent. Y est-il derrière ta peau ? S’il y est, qu’il neige de fleurs, que ton mystère me soit beauté.

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