Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mercredi 17 janvier 2024

Verglas

 Des branches de verre sous le lampadaire qui pleurent, flaques par terre, parfois il pleut des pierres. La mare est prise où se réverbèrent silence fendillé et craquèlement des tiges ployées sous la la glace, fine carapace où glisse un merle aventureux. C'est un matin gris où luit la stalactite, où plient les bambous givrés qu'il aurait fallu couper l'été dernier, s'y perche la mésange charbonnière qui attend son tour pour picorer la boule de graisse de la mangeoire. Ce que je vois de ma fenêtre ne se laisse pas épuiser, c'est un monde incertain, dans l'entre deux: ce qui coule se pétrifie, ce qui fond se fige, la glace goutte, les flaques vitrifiées défient le marcheur téméraire. Il faudrait rentrer du bois, il est urgent d'attendre, on verra bien quel état choisit le monde, liquide ou solide, coulant, stupéfié, glacial ou radouci.

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