La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

vendredi 6 janvier 2017

Bois du jeudi

Aux forêts du père, préférer les bois de maman, au p'tit bois p'tit bois charmant, quand on y va on est bien aise, au p'tit bois p'tit bois charmant, quand on y va on est content, c'était la chanson pour aller au bois toi maman et moi, chemin de Rambouillet, contourner la statue qu'on ne trouvait pas jolie, passer sous la voie ferrée, vers la ferme du Val Joyeux, pour piquer dans le bois des Clayes en continuant de chanter, tout était chanson quand maman n'était pas couchée. Un petit bois, pas une forêt, une promenade de jeudi, on emportait gourdes et goûter et l'on chantait le petit bois charmant dont on aimait les anémones d'avril, les jacinthes de mai. Les jacinthes on en faisait des bouquets qu'on rapportait à la maison en chantant une autre chanson, les lauriers sont coupés, tu remplissais d'eau un petit vase d'étain (maman nous le confiait parce qu'il pouvait tomber sans casse) et nous disposions les fleurs bleues qui tenaient bien, près d'une semaine, une éternité pour l'enfance, presque jusqu'au jeudi prochain.

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