Sans titre

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Tal Coat

jeudi 3 avril 2025

Peine perdue

 Dans cette histoire une fontaine, une route, une belle, il ne manque qu'un pont mais ce serait autre chanson, de pont nous nous passerons mais pas de la fontaine ni des larmes de la belle qui pleure comme une Madeleine, les belles pleurent près des fontaines  où chantent les oiseaux, les merles moqueurs qui picorent le cœur des belles, bécotent la pulpe purpurine des cerises en juin. Qui viendra consoler la belle qui sanglote à gros bouillons? -elle pourrait, dit-on, faire déborder la fontaine. On vient bientôt, pas de mystère, la fontaine est en bord de route, qui vient? un prince, un cantonnier, un crapaud?  non, vient tout un bataillon qui s'intéresse au chagrin de la belle et veut lui chanter des chansons. A tout bataillon capitaine, c'est lui qui pose les questions, c'est grâce à lui qu'on sait le prénom de la belle -un nom de fleur, Garance? Mais non, l'éplorée de la fontaine sur la route de Dijon répond au nom de Marjolaine. C'est un doux nom sourit le capitaine qui s'inquiète de sa peine, Marjolaine a beaucoup de peine, mais l'histoire dit qu'il la console quand même, lui et tout son bataillon. C'est sur la route de Dijon qu'on plaint la pauvre Marjolaine pour pareille consolation. Les hommes sont des vauriens, des brutes, des ruffians, pleure la belle à la fontaine au comble de l'affliction.