On pourra bientôt chanter le retour des colchiques, lumière grise, on a changé, le ciel s'en est allé brûler ailleurs. Fin d'été, Whistler, rivages presque monochromes, encore beaucoup de fleurs et des prairies vertes, et des concombres au potager. La mare débroussaillée reflète enfin les althéas blancs, on y a découvert un peuplement, grenouille crapaud, tritons, la mare est là qui nous surprend, trainées de lentilles d'eau, suspension d'herbes molles. Les chats tuent des lapereaux qu'ils dévorent jusqu'aux oreilles puis s'en vont dormir sur le lit, câlins, repus, innocents jurerait-on, si on ne les avait vus, s'il ne nous avaient offert tel trophée dans la salle de bain, surgissant de la fenêtre entrouverte. On laisse la lumière entrer, on met à la porte le chat et ce qu'il reste de sa proie, un dimanche, fin d'été, un dimanche bientôt passé.
Le ravaudeur n'a pas collecté toutes les pièces du puzzle. Le ravaudeur ravaude, j'entends par là qu'entre les morceaux de sa peine il suture, et que suturant il renonce à l'unité de ce qu'il rassemble et sa tâche c'est de faire tenir ensemble, et son travail un manteau d'Arlequin.