La ville au bord de l’eau

La ville au bord de l’eau
La ville au bord de l’eau huile sur toile, 1947 Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay © ADAGP, Paris

vendredi 11 février 2022

Reverdie

 Alors les prémices surgissent de la nuit, à notre surprise renouée chaque année, car chaque année nous craignons davantage que le cercle se brise et l'enchantement s'évanouisse, mais non, nous n'en sommes pas encore là, il reste des pluies de tout calibre, du crachin jusqu'à l'allochée pour remplir la mare aux herbes épanchées. Le gel qui s'évapore fait fumer les planches pourries du portail,  les lapins se courent après, et dès potron-minet, les oiseaux chantent à gorge fendre sur les branches bourgeonnantes, au dessus des perce-neige et des premiers crocus. On guette dès que le soleil perce, ce qui pousse, ce qui est mort, on s'agace des écorces rongées -il a pris cher le cognassier- les jonquilles sont en boutons, les merles sifflent leur amour, on est repartis pour un tour, très volontiers, pour un peu on en chanterait.

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