Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

vendredi 21 février 2014

Par la Grande Porte

Les filles aux seins nus et les garçons ensanglantés, que disent-ils que nous n'entendons pas, vieillards calfeutrés à l'ouest? Elles urinent dans des églises, ils frappent des ombres et tombent dans la fumée des pneus, et les façades noircies on ne les reconnait plus du tout, pour un peu on penserait même à la Syrie, décidément la Russie a des amitiés calcinantes.

(Un cosaque fouette une Pussy Riot.)

Mais Kiev, pour moi, c'était la Grande Porte dans les Tableaux d'une exposition, l'aquarelle étrange de Hartmann, cette scie merveilleuse qu'on donne à entendre aux enfants pour qu'ils aiment la musique classique.

Kiev, c'était, pour moi, cette porte ouverte vers l'orient des contes, une icône othodoxe et le départ de caravanes improbables, or ce matin sur mon journal le visage les yeux fermés d'un probable cadavre, visage encore visage, à jamais clos sur son mystère. Ce jeune homme au pull gris à col camionneur, je veux, pour lui, que sonnent encore les trois cloches de la Grande Porte, qu'elles sonnent le glas, avant que ne se redéploie toute la pompe de la Grande Porte, un triomphe, un requiem.

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