Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mercredi 19 avril 2017

Pas de pèlerinage

Alors à Pâques prendre au mot la résurrection, j'aurais voulu, mais toi et moi n'y avons jamais cru, non, religion d'imposture, alors comment faire pour, comment faire avec ou sans, comment faire comme si? Partir en Italie y trouver les poncifs, préférer les dépositions aux tombeaux rouverts, la douleur humaine et l'évidence des paysages entrés par effraction dans l'univers des images pieuses, admirer l'art des simulacres, puis regarder hors les murs la lumière modeler les herbes, les arbres les vignes, ne pas se tromper: il n'y a présence que sans retour, morte tu ne cesses de t'absenter. Il y a treize ans maman, décillée de sa cataracte, put s'émerveiller des fresques d'Arezzo dont elle avait rêvé. Je ne sais si tu les avais vues, je n'y suis pas retourné pour ne pas me retourner, j'ai marché par Pise et par Lucques, tu y avais été, Philippe me l'avait dit qui aime Lucques, je ne connaissais pas, ce fut bon de s'y promener un vendredi saint loin de toute passion flâner et goûter le vin.

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