Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

dimanche 26 juin 2016

Enfants sous la pluie

Reste qu'il pleut, comme souvent à l'ouest, et que la pluie qui tombe tombe pareillement sans toi, que tu sois morte ou non, mais sous la pluie je voudrais voir ton ciré jaune de petite fille ou ton Kway des années soixante-dix, et bien plus encore, tes mèches salées sortir de la capuche. C'était le temps où les enfants jouaient dehors, un temps de joues rouges et de jambes nues, de culottes courtes et de kilts, de pulls marins aux boutons sur l'épaule, de bottes de caoutchouc et de sandales trempées dans lesquelles glissaient nos pieds sales. Nous visions les flaques, ce n'était pas permis. Où courrions-nous, enfants de l'averse? Vers le fort de l'île Dumet, où nous rêvions au Club des cinq? Vers la maison de Denise, en haut du verger? Les enfants courent gratuitement, tout à la joie des flaques, à l'odeur de goudron rafraîchi. Les enfants ont les pieds sableux, les bottes boueuses, dans un bonheur d'éclaboussures. Les enfants sous la pluie sont des enfants heureux.

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