Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mardi 2 février 2016

Ta part du monde

Le jour rallonge un peu, c'est l'heure des lumières rases. Voilà dans la vitre de la chambre un reflet rose orange, et sous cet éclairage l'hiver semble une fiction d'où sourd l'envie de ne pas perdre l’occasion d'une joie. C'est toi qui m'a appris cela, moi je serais du genre à laisser couler l'eau. Tes dernières années t'ont changée, saisir le temps te fut un art, et la lumière sur le Golfe, certains jours décida de tout. Il n'était plus question de rater l'occasion, et de mois en mois, virtuose du kairos tu fus là si absolument, comme ce midi tardif à Conleau, où nous avons pris le soleil, de ce qui s'appelle prendre, avec Philippe, comme des petits vieux sur un banc, dans un décembre irréel de transparence, et pour la dernière fois tu sus prendre ta part du monde dans ce jeu d'îles et de reflets, et une fois encore il fit bon vivre à côté de toi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire