Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

dimanche 8 février 2015

Jour d'enfance à Niamey

L'enfance me reprit, c'était un samedi, c'était sur le Niger et je revois l'ombre du manguier où la pirogue nous attendait, et je revois les merles bleus, et je brûle de ma peau rouge de blanc repu d'hiver, ma peau d'hiver saisie par le soleil d'aplomb, cet enchantement d'herbes, d'oiseaux surpris, plongeons d'hippopotames et rires sur les rives. Sur l'île, je ne me souviens pas d'hommes, ils pêchaient sans doute, juste des mères, des théories d'enfants fiers de me mener à l'école, à peine de l'institutrice, du tableau plein de grammaire à la craie. Je fus enfant ce jour pour la dernière fois, et grande fut ma joie aux pets d'hippopotames.
Je pourrais dire: c'était un autre temps, le monde était offert, le soleil exact et ma peau naïve; un autre temps pas si lointain, mais la herse est tombée comme le soleil le soir dans le fleuve, et l'enfance avec avec lui.

2 commentaires: