Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

vendredi 10 janvier 2014

Pourvu que les jours rallongent

Passer l'eau parfois c'est trop, trop loin, la forêt trop profonde et la nuit tombe trop tôt. Et les bêtes franchissent la route, sans se conformer à l'heure d'hiver, ni regarder avant de traverser. Les blaireaux vont tout droit et ne s'interrompent que sous le pare-chocs, les blaireaux sont cons qui nous découragent de leur rectitude, trop de blaireaux morts le long de mes routes.
Parfois le désir manque, et l'autre côté on veut le voir au jour, et qu'il fasse beau, que les arbres en fleurs nous promettent quelque mensonge rose et blanc, qu'importe pourvu que les jours rallongent et avec eux notre sursis d'autant.
Pour ce qui est de passer le pont, l'hiver c'est temps de trêve, de sang sur la neige, de paille, d'urine et de sommeil profond. L'épreuve, c'est pour le printemps, la stupeur érigée des mâles. Pour l'heure, nous avons tué le désir, nous en sommes restés, comme des blaireaux, cons.

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