Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

lundi 11 novembre 2013

Passer le gué

De retour du marché, au marché de Brionne il n'y a plus personne quand est passée la saison -elle a passé fin octobre. Les parisiens on ne les voit plus dès que tombent les feuilles des arbres; quelques uns sur la côte -mais la côte c'est loin d'ici- dans des jolies tenues d'hiver, font courir leurs chiens sur la plage, Trouville ils préfèrent hors saison.
De retour du marché, dis-je, (comme ça fugue un motif), la surprise d'un peu de beau temps, ciel s'ouvrant, vallée qui s'offre et des oxydes de cuivre, et des feuilles jaunes d'oeuf. On prendra par les gués, par la route du maquis, par les haies d'avant le remembrement, on passera par le paysage, j'entends par là un pays qui n'est plus qu'un rêve de fond de vallon. on passera par les gués, on se qualifiera (c'est à dire qu'on craindra de noyer le moteur). C'est presque une crue d'eau terreuse qu'on passe. Et l'on rentre dans le bocage, riche d'un très vieux secret.

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