Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mercredi 19 juin 2013

Paraphrase de Ferdinand

Souvent il vaudrait mieux ne plus parler du tout. Ceux qui savent le disent qu'il vaudrait mieux se taire. Qu'on n'en parle plus, dit Bardamu. J'aurais dû parler? Bigornos! dit Ferdinand la merde au cul.
Parler aggrave, telle est la leçon du bavard, mais il est là le petit démon, la langue un muscle infatigable, on parle à s'en coller des aphtes: parler ulcère évidemment.
On parle de partout, bavant, foireux, postillonnant nos humeurs plus ou moins bilieuses. On ne crache plus du sang mais c'est tout comme: saignent les mots, le monde est sourd, vaudrait mieux s'y tenir, n'avoir jamais rien dit pour éviter que ça commence, penser des ordures, s'en tenir au silence, aux points de suspension, aux postillons sur la page blanche.

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