Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

vendredi 18 mars 2011

Vieille nation

Des sentinelles nous préviennent, aguerries par les ans, qui scrutent l’air impur de nos marches, des frontières : l’ennemi menace, son parfum rôde, on a trouvé des traces ; chevaux ferrés à leur façon.
Part l’émissaire dans l’ombre de l’aube, qui sort de la garnison sans les sonneries d’usage. L’ État-Major doit savoir : il est des feux certaines nuits sur le flanc des Monts, des fumées de campement.
- Campement ?
- Campagne ?
A la ville, on rit : rien sur les images-satellite, et ces montures d’un autre âge, berlue de vigie épuisée. Un stratège railleur évoque les faisceaux, craint les fourches caudines.
Quant à nous, résignés, c’est du fortin que nous attendons les Barbares. Et sachant lire les signes, nous savons que nous serons vaincus.

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