Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mardi 14 septembre 2010

Juste après la pluie

On ne pouvait pas rester à regarder les blessures du ciel dans les flaques, mieux valait marcher dedans, troubler les bords roses du crépuscule. On n’attendait rien de précis, l’évidence d’une peau peut-être, une main amie juste avant la nuit, une anatomie du hasard qui aurait expliqué pourquoi on était sorti juste après la pluie dans la ville mauve et grise. Pas pour les odeurs, ni pour les traînées de feuilles vers les caniveaux, pas pour le coulis d’enseignes sur les façades, et l’espoir de quelqu’un qu’on croiserait là, on n’y croyait pas. On sortait quand même, on s’asseyait sur le dossier d’un banc, on fumait des blondes, jusqu’à ce que les flaques ne reflètent plus que les lampadaires, qu’on se rende compte qu’une fois encore, on n’avait parlé à personne.

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