Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

samedi 4 septembre 2010

Cendres

Tu revenais de Cancale, où tu avais dispersé les cendres de ton oncle irradié. Tu racontais en vrac, et j’étais le premier venu. La pointe du Groin, les moules frites sur le port, des moules trop petites et vaseuses, ton oncle à Mururoa, c’était le temps des essais nucléaires, du service militaire. Pompiste en sandales, il avait été contaminé par les avions qu’il chargeait de kérosène, il avait perdu ses cheveux, ses dents, et au bout d’un an de retraite, par le cancer la vie. Vous aviez dispersé les cendres en cachette, là où il aimait pêcher. C’était facile en mars il n’y a jamais personne. Tu t’arrêtes, te demandes pourquoi tu me racontes cela. Je ne sais pas : j’écoute j’accueille.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire