Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

mardi 21 septembre 2010

Cabotage

Preuve que quoi, preuve que rien mais machinaux, nous marchons sans penser au fil qui relie nos pas, la rose tatouée dans nos mains désigne un nord hypothétique, et le désir nous fatigue au point que nous dormons sans le nommer. La preuve en est que rien ne s’envisage mais l’aveuglement où nous progressons. Rameurs de Kierkegaard, au ciel de lait nous ne déchiffrons rien (et qui déchiffre celui-là ment).
Nous reste la nostalgie du sillage : vieillards nous savons lire toutes les cicatrices. Preuve que quoi ? qu’en nous sont mortes jusqu’à nos souffrances, que nos chairs se sont refermées sur nos nerfs rompus, qu’on n’est jamais que raccommodés.
Reste alors à sauter le pas. L’autre bord ? Rien n’est sûr, c’est déjà ça, rien de sûr sinon que rien ne reviendra, sans retour sauter le pas. Preuve que quoi ? Preuve que rien.

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